Biographie

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ANTOINE ALOS

 de son nom Espagnol  Antonio Alos Moreno, a été une personalité de l'exil républicain Espagnol. Après une période Mazamétaine, de 1944 à 1957,  pendant laquelle il réalisa plusieurs oeuvres monumentales ( il a été l'un des premiers artistes à sculpter le granit du Sidobre ), il s' est  installé à Toulouse, où il est devenu une figure des millieux artistiques, de 1960 jusqu'à son décès en 1980..

Pour l'anecdote, à partir du jour de sa naturalisation en 1964, il exigea qu'on l'appelle "Antoine" et ne toléra qu'on l'appelle exceptionellement  "Antonio" qu'à partir du jour de la mort de Franco......

 

ANTONIO ALOS MORENO

 

est né le  2 Octobre 1913  à Gata de Gorgos, près d'Alicante ( Espagne ) 

bien qu'il ait déclaré être né le 30 Septembre 1914 auprès de l'état civil Français.

Sans doute faut-il voir dans cette anomalie, la volonté d'Alos de brouiller les pistes lors d'éventuelles recherches des Franquistes.

   Il étudie la sculpture et le dessin à la Real Academia de Bella Artes San Carlos à Valence ( Espagne ) 

   Il est l' élève du grand sculpteur Espagnol  Mariano Benlliure  membre de l'Académie des Beaux Arts.

   A la fin de la guerre d'Espagne, ce Républicain engagé est obligé de fuir le régime Franquiste lors de " la Retirada" .

( voir également l'article de Violeta Izquierdo, Docteur en histoire de l'art, dans le cadre de l'exposition des artistes espagnols à l' Institut Cervantes de Toulouse en 2005 ,  en cliquant  ICI )

   Il arrive en France avec la foule des réfugiés, en Février 1939.

   Dès son arrivée, il est interné au "camp de concentration" du Barcarès ( Pyrénées Orientales ) - le terme a été inventé à cette époque par les autorités Françaises - pendant trois ans. Il en sort le 20 Mars 1942, pour être placé dans une usine de Saint Laurent de la Salenque.

Pendant cette période, il rends fréquemment visite  au maître Aristide Maillol, qu'il a connu grâce au grand Violoncelliste Pablo Casals, et qui séjourne alors à Prades, ville du grand musicien. ( il effectue à chaque fois le parcours Le Barcarès - Prades soit 65 km,  à vélo. )..

   En 1943, on le retrouve domicilié à Vendays Montalivet ( Gironde ) où il travaille à la scierie Dubroca. C'est dans cette usine qu' il est victime d'un accident du travail. Il y perd le pouce de la main droite ( la main de la massette ). L'accident sera reconnu  le 15 Mars 1945 comme accident du travail.  Cette amputation le gênera et le fera souffrir toute sa vie.

   Antonio Alos Moreno, dès qu'il en a la possibilité, entre dans la résistance au sein des Forces Françaises de l'Intérieur ( FFI  département Dordogne secteur Sud ), Il fait partie  du groupe  Lucien dans le bataillon Roch, avec  grade de Lieutenant. ( voir les documents - 2/08//1946- Certificat du Colonel Driant certificat d'appartenance au FFI - laisser passer Lieutenant Alos Groupe Lucien 12/10/1944 - Attestation FFI groupe Lucien, bataillon Roche 22/08/1944- laisser passer 12 Octobre 1944- )                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Pendant cette période, il rencontre Joséphine Sin, avec qui il se marie le 17 Juillet 1944 à l'église de Cadouin ( Dordogne ). Le mariage sera enregistré le 1er Aout 1944 à la mairie de Cadouin.

   Il est démobilisé le 21 Décembre 1944.

   Après sa libération, il s'installe avec son épouse à Mazamet ( Tarn ) où la vie recommence. Il fera venir ses parents d'Espagne en 1948. 

   Trois enfants naîtront ,:

      Antoine, Claude Alos Moreno dit Tony Alos,

         qui deviendra médaille d'or du meilleur ouvrier de France de Sculpture en 1976 , et président des MOF de la Haute Garonne

      Claude Alos Moreno

          qui deviendra Architecte DPLG à Toulouse.

      et Anne Marie Alos Moreno dite Ani Alos,

         qui a initié ce site.

 

Commencement de la vie professionnelle et artistique

 

   Sa vie professionnelle et artistique commence à Mazamet, tout d'abord dans l'atelier de la rue Finarié, puis ensuite sur un terrain situé entre les deux cimetières, qu'il achète pour y construire un modeste atelier.  Il y reste jusqu'à son départ en 1957.

   il reçoit quelques commandes et sa notoriété s'accroît. Notamment comme Le sculpteur qui travaille en  taille directe le granit du Sidobre, pierre dure réputée extrêmement difficile, de laquelle il "extrait", entre autres, un sphinx imposant.

Il participe en 1947 à une grande exposition intitulée " l'art espagnol à l'exil ", présentée à la chambre de commerce de Toulouse, et organisée par divers mouvements politiques républicains espagnols ( CNT, SIA, et MLE ) qui regroupe des oeuvres de grande qualité, parmi lesquelles on trouve celles de Pablo Picasso ou Joan Gris ..( voir le détail en cliquant ICI )

parmi les espagnols de Toulouse, outre: Antonio Alos, étaient exposées les oeuvres de Hilario Brugarolas, Call, Camps-Vicens, Francisco Forcadell-Pratt. L’affiche annonçant l’exposition était l’oeuvre d’un grand dessinateur affilié à la CNT, appelé Argüello, qui collabora régulièrement aux activités de ce type.

Cette exposition sera présentée également à la galerie La Boetie à Paris..

En 1952 il participe à la deuxième exposition " les artites espagnols à l'exil " présentée à la chambre de commerce de Toulouse,  où l'on pouvait également admirer, aux côtés des nombreuses oeuvres des artistes espagnols résidant à Toulouse, une oeuvre de Picasso.

En 1958 , il participe également à la troisième exposition des artistes espagnols, qui a lieu au Palais des Beaux Arts de Toulouse. Selon Violeta Izquierdo  "...La participation fut très importante: on envoya de Paris des oeuvres de Blasco Ferrer, Companys, Lamolla, Romero, Tusquella. De Toulouse et de ses environs celles d’Antonio Alos,  José Alejos,  Almerich,  Brugarolas,   Camps Vicens,  Call,  Costa Tella,  Espanyol Forcadell,  A. Ferrán,  N. Ferrán,  Izquierdo-Carvajal,  R. Medina,  Carlos Pradal,  Josep Suau,  Zurita,  Bajen,  Farret,  Santolaya,  José Vargas et  Valiente. ..."

Pendant cette période  il réalise :

      1949 .La vierge d'Hautpoul ( mazamet Tarn )

      1951 :Tympan "lapidation de St Etienne" ainsi que les chapiteaux de l'église de La Salvetat sur Agout ( Hérault )

      1952 : chemin de croix de la l'église Notre Dame de Mazamet ( Tarn ) dans lequel le sculpteur se représente en Saint Simon aidant le Christ à porter sa croix, et  son épouse en Sainte Véronique essuyant le visage du Christ.

      1953 : le Sphinx ,  sépulture du Dr Deluc, Vic Fezensac, ( Gers ) granit du Sidobre

      1954 : Vierge à l'enfant,  Cambounet sur le Sor ( Tarn )

      1956 : Buste de Félix Soule Eauze ( Gers )  Granit du Sidobre

      1956 : le Bon Pasteur ( sépulture, cimetière de Montaudran, Toulouse )

      1956 : Buste du Dr Deluc, Vic Fezensac ( Gers ) 

      1957 : Buste de Jean Guiraud d'Astros ( Auch , Gers )

   Antoine Alos, est contraint de mener une vie professionnelle en parallèlle à sa vie artistique. .

   En  1957,  il déménage à Toulouse, où il  rachète les pierres du pont Saint Michel en cours de démolition. Il s'installe à la prairie des filtres en bord de Garonne, dans un modeste cabanon qui lui sert d'atelier. Cette matière première lui permettra "d'assurer la matérielle" en fabricant, toujours en  taille directe,  des cheminées, des parements etc.

   Il est naturalisé Français le 2 Octobre1964 sous le nom d' Antoine Alos.

 

Arrivée à Toulouse et naissance de la galerie Art Présent

 

   En 1963, il achète un terrain au 266 route de Revel où il installe son atelier, et transporte une partie des pierres du pont, l'autre partie étant stockée à Tournefeuille. La fabrication de cheminées continue avec un beau succès, et il peut se consacrer à son oeuvre sculpté.

   Courant 1974-1975, il construit à l' adresse du 286 route de Revel, une galerie d'art, qui portera le nom de "Centre Culturel de l'Art Présent, Galerie Alos".

Pendant la période 1960 -1975, il réalise 

      1960 : La Vierge de Saissac   Saissac ( Aude )

      1961 : Le vitrail de la chapelle de la Cadène ( Toulouse Lalande )

                  une vierge selon la technique du vitrail​, ( Toulouse Lalande )

                  ainsi qu'une tête de Christ sculptée dans l'ardoise  (Toulouse Lalande )   ces trois oeuvres ont aujourd'hui disparu, en même temps que la démolition de la chapelle.

      1965 : La Pleureuse Tombeau de Mme Carmelo  Lalande /Aucamville ( Toulouse )

      1966 : Don Quichottecentre culturel des Mazades, Toulouse

      1970 : L'adolescente, Mazamet, ( Tarn ) 

      1971 :monument à Tarass Chevchenko dolmen,  Mirail / Bellefontaine ( Toulouse )

      1971 :Buste d' Edouard Lartet, Seissan ( Gers )

      1971 : Buste de Saluste du Bartas, Auch ( Gers )

      1974 : Le Patineur, Grenade sur Garonne ( Haute Garonne ) et dans un premier temps sa maquette en bronze

 

   En 1975, son indiscociable épouse décède. C'est un coup terrible pour cet homme, qui ne sera plus jamais le même ensuite. 

   Il réalise le tombeau de la famille Alos, cimetière de Saint Orens de Gameville ( Haute Garonne ) 

      Une oeuvre monumentale, qui consiste en un ensemble de deux bas-reliefs en marbre blanc,  d'une Vénus de la vie à la mort en marbre blanc , et d'une tête de Christ en granit du Sidobre. 

   Par la suite, tout en dirigeant la galerie, ( où Il sera le mécène de beaucoup d'artistes Espagnols, qu'il exposera et aidera,  Il exposera aussi les artistes Espagnols de Paris ainsi que des artistes Toulousains etc ) il continue à travailler, de préférence dans les matières dures ( marbre, jaspe, olivier, et même quartz fumé ou quartz rose ) ou dans les matériaux difficiles tels que l'ardoise.

   il réalise dans cette période des oeuvres, dont certaines semblent littéralement surgir de la roche, tels ces deux bas reliefs, Carmen et la Sirène, ou encore la sculpture le vert-galant. 

Voici les oeuvres :

      Françoise, ( marbre )

      Tête de Tony ( albâtre )

      Las Hurdes ( bois )

      Uno Mas ( olivier )

      Le Cadenas ( albâtre )

     Don Quichotte   ( bois )  une statuette jetée au feu  .... et sauvée par Ani Alos !

      El Padre Canuto ( Marbre )

     Pablo Casals ( bas relief brouzet rose )

      Pablo Casals ( Buste marbre blanc )

      Carmen ( bas relief marbre blanc )

      la Sirène ( bas relief marbre blanc )

      Nefertiti ( Bas relief Malachite )

      Athena ( jaspe de madagascar )

      la Biche ( quartz fumé )

      le Faune ( marbre)

      le Torse ( Brouzet rose )

      Nu ( ardoise )

      Le Shah ( marbre)

      Michel Simon ( Quartz rose )

      L'Athlète ( bois , bronze )

      le Vert Galant ( Marbre )

      le Torrent  ( Stalactite )  - cela n'était pas interdit à l'époque-

      le Fleuve ( Bronze, Stalactite )

      Maxime ( marbre )  

      Enfant mordeur , ou Guillaume ( marbre blanc )

     le Guitariste ( olivier )

     Le vieux ( bois)

     tête d'enfant ou "Sébastien " ( albâtre )

      Tête d'enfant ( marbre, bronze )

      Picasso ( bas relief, marbre de carrare )

      le Roi et la Reine ( Carrare blanc )

On lui doit aussi 

      le Crieur ,  la dépêche ( Toulouse ) le personnage qui a inspiré ce monument  situé à l'entrée de la dépêche du Midi à Toulouse, a vraiment existé. Il vendait ses journaux rue Bayard à Toulouse, était surnommé Dédé, et était connu de tous.

et une oeuvre inachevée : 

     Los Cremats : un dolmen sur le thème des cathares.

 

Antoine Alos est décédé subitement d'une crise cardiaque le 8 Novembre 1980 à Toulouse, allant rejoindre son inséparable épouse dans le tombeau qu'il avait réalisé quelques temps auparavant.

 

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